New silkscreens

New silkscreens avalaible very soon, "Heros Of The Railroad" & "Banjo Band":




JIEM x JERONIMO, gravures et sérigraphies

Galerie Hasy, le Pouliguen, 8 décembre 2012 - 3 février 2013.

 
JERONIMO
Ma pratique artistique tire essentiellement son origine du milieu urbain.
Je puise de la matière uniquement dans une iconographie issue de microcosmes, une pratique qui tire en partie ses racines du film « Brooklyn Boogie », où le sujet essentiel est de parler d’un quartier entier de New York, seulement du point de vue de l’intérieur d’une petite épicerie d’angle. Mon but est d’explorer la dimension quotidienne de la ville et les pratiques urbaines qui lui sont liées. Je m’intéresse plus précisément au culte du « grigri », aux formes de superstitions, de petites habitudes, de « Leitmotivs », de manies, d’objets qu’il faut posséder à tout prix et de rituels qu’on se sent obligé de faire pour rester équilibré. Les grigris sont l’expression même d’une individualité qui souhaite se protéger. L’humain, dans sa complexité et ses croyances, est susceptible de développer cette relation personnelle et irrationnelle. 
Plutôt que de les interroger, j’oeuvre en observant les individualités que je croise. Plutôt que de chercher à connaître leur histoire, je leur en invente une sur la base d’éventualités. Ce peut être un collectionneur, un superstitieux, une personne aux rites quotidiens spécifiques, un fan de numérologie, etc.
Les séries présentées explorent donc les notions d’auto-persuasion, d’épicentre social et de grigris.
JIEM
Jiem, artiste Lillois, présente à la galerie HASY son nouveau travail, une série de 5 sérigraphies témoignant de plusieurs axes de recherches. Artiste de contact, l’espace public et ses habitants sont un enjeu primordial et une réelle source d’inspiration pour lui. Il trouve sa toile blanche sur les objets du quotidiens, les wagons ou dans la rue, notamment Canadiennes et Américaines. Coloré, reconnaissable entre tous, son univers onirique et naïf nous transporte.

Rencontre avec Joël Blondeau

J'étais récemment de passage à Besançon, invité à peindre une façade dans le cadre du festival Bien Urbain. Alors que j' étais perché sur mes échelles, un charmant monsieur s'approche de moi et se présente: Joël Blondeau, 79 ans, ancien peintre en lettres sur Montbéliard, 30 ans de carrière. Une discussion passionnante s'engage alors autour des lettres peintes, du métier, de l'évolution technique, l'informatique et le vinyl autocollant. Mon départ de la ville étant programmé pour le lendemain matin, il m' invite à passer le soir-même chez lui, où il a, dit-il, quelques "souvenirs" de sa carrière à me montrer...

Petite visite chez Joël à la nuit tombante donc, au 8ème étage d'une grande barre d'immeuble, pas très loin de l'endroit où je l'ai rencontré. Dans l'appartement, beaucoup de toiles au mur, de facture classique, des peintures que Joël réalise par dizaines depuis qu'il est à la retraite. Ainsi que diverses traces de son passé de peintre en lettre: affiches, cadres posés ou accrochés dans la petite pièce qui lui sert d'atelier, et quelques livres spécialisés d'époque: alphabets, méthodes. Parmi ces ouvrages, le livre des élèves de l'école Blot, de Reims, où M. Blondeau a appris le métier au milieu des années 1950. Cette école existe toujours mais ne dispense bien sûr plus vraiment de cours de lettres peintes, elle est maintenant spécialisée dans la peinture décorative.


 Mais les plus beaux trésors de Joël se trouvent dans un placard de l'entrée...des dizaines d'abécédaires et autres exercices, souvenirs de son passage à l'école blot, y sont entreposés dans un coin depuis plus de 10 ans, date de son dernier déménagement. A l'occasion de ma visite, Mr Blondeau ressort tous ces formats de papiers entoilés pour mon plus grand plaisir. Ces peintures sont presque les seuls souvenirs de sa carrière, puisqu'il n'a quasiment aucune photo des travaux réalisés durant 30 ans! Joël était spécialisé dans les véhicules, il a même travaillé plusieurs années chez Peugeot, ou il peignait les lettrages sur les utilitaires qui sortaient des chaînes de production, en plus de toutes les pancartes réalisées à l'intention des ouvriers de l'usine. Aujourd'hui, il regrette de ne pas avoir de souvenirs visuels des centaines de peintures qu'il a pu exécuté...mais comme il dit "c'était le métier, c'était comme ça, on finissait un lettrage et on passait au suivant!".


Voici donc une partie de cette "collection"...les photos, réalisées un peu à la hâte dans de mauvaise condition de lumière, sauront tout de même, je l'espère, vous rendre compte de la qualité de travail de Joël et de cette fameuse école Blot. La variété d'alphabets est impressionnante, et tous les fonds, faux bois, faux marbre, etc, étaient réalisés par les élèves eux-même.







Peinture murale à Besançon (Doubs)



La deuxième édition du festival Bien Urbain à Besançon, qui s'est déroulée du 6 septembre au 6 octobre 2012, a permis à une dizaine d'artistes internationaux d'intervenir à grande échelle dans l'espace public de la ville: peintures murales, installations, parcours, etc. Invité à participer, je me suis lancé dans la concrétisation d' un projet qui me trotte dans la tête depuis un petit moment: peindre des façades entières à la manière des anciennes publicités murales et enseignes de magasin. L'idée étant de réaliser à la main des slogans et d'utiliser les codes publicitaires afin de mettre en avant les qualités visuelles de ce type de peinture, tout en occultant la portée commerçante, mercantile. Je n'ai rien à vendre, tout à partager. Je souhaite rendre hommage à un métier presque disparu, remettre au goût du jour l'attrait pour le fait-main, l'artisanal, en particulier la lettre peinte. Le nombre impressionnant de retours positifs des habitants dans le quartier Battant me dit que le pari est réussi. Je ne n'imaginais vraiment pas que l'attrait du public pour de la typographie pure puisse être aussi grand et toucher autant de générations...

Même si dans mes graffiti j'ai toujours beaucoup travaillé les images et les personnages, la lettre a toujours eu ma préférence, notamment à travers le tag, pur et simple. C'est juste du ressenti, au-delà de toute intellectualisation et de l'importance de la place de la lettre dans l'histoire du graffiti. Les lettrages sauvages et géants, les noms disséminés de manière simple et lisible aux quatre coins des villes me procurent toujours des émotions plus fortes que les fresques colorées et bariolées. Bien que j'aime ça aussi, ce n'est juste pas le même point de vue, le même but, le même recul nécessaire. De plus les lettres ont cette plus grande faculté d'"indépendance" vis à vis de leurs auteurs, l'artiste s'efface d'avantage derrière elles que derrière des personnages, des objets ou des scènes. Je trouve ça beau. C'est donc par le biais du graffiti sauvage et qui emprunte aux codes publicitaires, qu'au fil des années je me suis intéressé aux anciennes peintures murales, réclames et lettrages en tous genres.

J'ai trouvé à Besançon le mur idéal pour la première réalisation de ce vaste projet, une façade de deux étages avec plusieurs fenêtres, entre lesquelles les lignes de lettrages viennent s'encastrer parfaitement. Seul "bémol", le gros relief crépi du mur...ayant la volonté de tout réaliser au pinceau, avec une finition très propre, il m'a fallut une semaine pour terminer la façade.

Merci à toute l'équipe de Bien Urbain, aux habitants de la rue qui m'ont accueilli aux heures d'apéro, et aux nombreux Bisontins du quartier Battant et d'ailleurs qui se sont arrêtés et ont échangé avec chaleur et simplicité! Un merci tout particulier à  Mr Blondeau.
 
Voici donc quelques images de la (superbe) ville de Besançon, et de la peinture réalisée durant la semaine passée là-basLa dernière photographie est de Nicolas Waltefaugle et les quatre précédentes de Elisa Murcia Artengo )

The french moniker

Oilbar and paintstick on freight cars, CANADA and USA, 2010 and 2011.
For the OUTSIDE THE BOX project.