Doel lost city


FRENCH:

Un après-midi pluvieux de septembre nous quittons Lille avec Grolou, Flavia et Emer.K, direction la Belgique. Nous nous arrêtons à Gent, ou nous devons rencontrer Roa et Resto, deux peintres locaux. Ils sont au rendez-vous et le programme du jour s'annonce plus qu'alléchant. Ils nous parlent d'un village abandonné, à une heure de route, des murs par centaines, un endroit magique...

C'est donc reparti, plus au nord, jusqu'au port d'Anvers. Nous arrivons à Doel, notre destination finale. Premières impressions saisissantes, vision de désolation: rues désertes, fenêtres murées, maisons fermées ou éventrées. Terrains vagues. Quelques Doelenaars habitent encore là, en témoignent les rares voitures garées sur les trottoirs. Des banderoles en Flamand parfois, quelques squats. De superbes peintures sur certains murs, de Roa et Resto pour la plupart. Et tout cela sur fond de cargos glissant sur l'Escaut, devant la centrale nucléaire et ses deux énormes cheminées recrachant de la vapeur d'eau. Mais que se passe-t'il ici, quelle est l'histoire de ce village?

En fait "l'affaire" Doel est très célèbre en Belgique. Depuis 40 ans, le village est menacé par l'extension des docks, et au cours de la dernière décennie tout s'est brusquement accéléré. Le nouveau terminal du Port doit officiellement s'intaller à l'emplacement même du village, et les habitants ont été priés de faire leurs valises. Mais certains résistent, occupent toujours leurs maisons et peignent des slogans pour la survie du village. Une association est née, Doel 2020, et des artistes sont venus soutenir l'action en peignant sur les murs et en créant des installations. Le contraste entre les maisons vides et les résidents-résistants est saisissant.

C'est dans cette étrange atmosphère que nous nous apprêtons à peindre à même les façades, en pleine rue déserte. Nous pénétrons dans un ancien garage et trouvons des pots de peinture qui tombent à pic. Je déniche aussi d'anciennes bombes de peinture qui viendront compléter ma collection.




Quelques rares passants s'arrêtent devant les façades, ravis de cette nouvelle action. Sortie de nulle part une équipe de télévision allemande, en train de réaliser un reportage sur le village, vient nous filmer et nous interviewer...



Quelques vues du village:

















Merci à Roa et Resto pour cette belle rencontre et la découverte de cet endroit...sentiment de malaise et gros coup de foudre à la fois. Nous reviendrons!

Pour plus de photos de graffitis à Doel:
Flickr


ENGLISH:

On a rainy september afternoon I leave Lille with Grolou, Flavia and Emer.K towards Belgium. We stop at Gent where we are to meet Roa and Resto, two local painters. They propose us a very exciting programme. They tell us about a deserted village an hour away, hundreds of walls, a magical place... On the road again to the north, to Antwerp harbour, and eventually to Doel, our destination.


Striking first impressions, vision of devastation : deserted streets, sealed windows, houses closed or broken open. Wasteland. Some Doelenaars still live there, we can see some cars parked on sidewalks. Some banners in Flemish, a few squats. Beautiful paintings on some walls, by Roa and Resto for most of them. With cargos rolling on the Escault canal for a backdrop, in front of the nuclear plant and its two huge chimneys belching steam. But what's happening here, what's the story of this village?

In fact " the Doel case " is very famous in Belgium. For 40 years, the village has been threatened by the expansion of the docks, and things have suddenly accelerated during the last decade. The new harbour terminal is to be established officially right where the village stands, and residents have been asked to pack their bags. But some resist, they still occupy their houses and paint slogans for the survival of the village. An association is born, Doel 2020, and some artists came to support the action by painting on walls and creating installations. The contrast between empty houses and resistants-residents is striking.

In this strange atmosphere we're about to paint houses fronts, in the middle of an empty street . We enter a former garage and we find some very welcome tins of paint. I also dig out old spray cans to complete my collection.


A few passers-by stop in front of the houses we're painting, delighted with this new action. Coming out of nowhere a German television crew shooting a documentary on the village comes to interview us...


Thanks to Roa et Resto for a beautiful encounter and the discovery of this place... Malaise and love at first sight at the same time. We'll come back!